Spaghetti
La trilogie western de Sergio Leone « Le bon, la brute et le truand » est le chef d’œuvre absolu emballé à la vente comme film spaghetti et relégué au cinéma de série B. Il sort pourtant de l’enclos primaire dans lequel on voulait le parquer. Il casse le western traditionnel de l’ouest américain qui glorifie les bons sentiments de l’ordre et de la morale bien pensante. J’ai vu ce film pour la première fois à la télévision dans les années 80, il m’a marqué au fer rouge pour la qualité des paysages, choix des figurants, des détails, des scènes coupées au scalpel, avec un scénario bien écrit et porté par la musique d’Ennio Morricone. On y parle de la guerre de sécession, critique à peine masquée sur le chaos réel de la guerre. La scène de la bataille du pont montre les bleus contre les gris, comme vision universelle et manichéenne des conflits humains.
Pour la réalité des scènes et des visuels, Sergio Leone ira consulter les archives photographiques de Mathew Brady considéré comme la mémoire précieuse de cette période de guerre américaine.
La photographie comme sœur du cinéma. Je me suis attelé à photographier des paysages espagnols qui évoquent l’ouest américain. Je suis retourné sur les lieux des différents tournages et d’autres endroits qui m’inspirent en repérage avant le tournage d’un film. J’ai cherché des toiles de fond comme l’a fait l’équipe italienne à l’époque. J’interprète le mirage cinématographique, le mirage américain d’un cinéaste grandiose. Mes photographies sont de petite taille avec large bord blanc pour renforcer la démarche intimiste d’idées recueillies avant le tournage du film.